Au secours, Google veut que vos enfants de moins de 13 ans utilisent son IA
- Espace Phone

- 3 mai
- 2 min de lecture

Google activera Gemini pour les enfants de moins de 13 ans. L’IA sera présentée comme un outil éducatif, mais des experts s’inquiètent déjà, à raison, de son impact sur le développement cognitif et la sécurité en ligne des plus jeunes.
Google rend son chatbot IA accessible aux enfants
Google s’apprête donc à activer Gemini, son assistant basé sur l’intelligence artificielle, pour les enfants de moins de 13 ans. L’accès sera réservé aux comptes gérés par les parents via Family Link, son outil de contrôle parental.
L’annonce, faite par e-mail, a surpris de nombreuses familles, même si elle fait partie d’une stratégie assumée : familiariser dès le plus jeune âge les utilisateurs avec ses services IA. Gemini permettra aux enfants de poser des questions, d’obtenir de l’aide pour leurs devoirs ou encore de générer des histoires. Mais cette ouverture relance forcément aussi les inquiétudes sur l’exposition des mineurs à des outils encore très imparfaits.
Une IA éducative sous haute surveillance parentale
L’activation de Gemini pour les enfants ne sera pas open bar : les parents devront avoir un compte Family Link, et pourront à tout moment désactiver l’accès. L’application sera blindée de garde-fous censés limiter les dérives, comme des filtres de contenu et une absence de publicité. Google précise que les données des enfants ne seront pas utilisées pour entraîner ses modèles IA.
En pratique, les enfants pourront accéder seuls à Gemini sur Android, mais les parents recevront une alerte lors de la première utilisation. L’entreprise recommande aussi de sensibiliser les enfants aux limites de l’outil, en insistant sur ces points : Gemini peut se tromper, il ne faut pas lui confier d’informations sensibles, et surtout, il ne faut pas le confondre avec un humain. L’entreprise recommande aussi de sensibiliser les enfants aux limites de l’outil.
Des risques bien identifiés
La décision de Google intervient alors que les experts s’alarment des effets possibles des IA génératives sur les enfants. UNICEF, Common Sense Media et plusieurs laboratoires universitaires pointent le risque de confusion, de manipulation ou de désinformation. Même avec des filtres, des erreurs absurdes ou inappropriées persistent.
Des précédents récents montrent que ces garde-fous peuvent être contournés sans trop de difficultés, exposant les enfants, qui sont malins et très créatifs dès qu’il est question de contourner les règles, à des contenus mal filtrés, voire dangereux. Le cas de Character.ai, qui avait permis des conversations à caractère sexuel avec des adolescents, reste dans les mémoires. Gemini est différent, mais la frontière entre IA éducative et IA trop permissive est floue.
L’idée reste toujours la même, hélas : habituer les jeunes à un écosystème pour mieux les fidéliser. YouTube Kids avait ouvert la voie en 2015, et Gemini semble en être le prolongement version IA. En ciblant les enfants avec un outil présenté comme pédagogique et encadré, Google prépare le terrain à une adoption naturelle et massive de ses services IA à l’âge adulte. L’entreprise ne s’en cache pas vraiment : elle veut rendre l’IA familière dès l’enfance, avec des “petites roues numériques” pour limiter les risques au départ. Reste que l’usage de ces outils doit rester accompagné, et qu’aucun filtre automatisé ne remplace une vigilance parentale permanente.
Est-ce que vous laisseriez votre enfant de moins de 13 ans utiliser une IA vous ?



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